interview L.Battles

06-07-2008 à 11:57:13
Laurent Batlles, confirmez-vous être parvenu à un accord avec Grenoble ?
Oui. Il y a encore quelques petits détails à régler au niveau du contrat mais nous sommes d'accord sur la grosse partie. Maintenant, j'attends juste que les dirigeants de Grenoble me demandent de venir signer mon contrat et que l'on finalise tout. Tant que rien n'est signé, il faudra attendre mais ça devrait se faire rapidement. On part sur un contrat de deux ans mais il pourrait y avoir une année supplémentaire en option si je joue vingt matchs ou si nous nous maintenons. Il faudra voir ça avec le club mais ce ne sont pas des choses très difficiles à mettre en place.

Grenoble constituait-il votre choix numéro un ?
En fait, ils m'avaient déjà contacté en décembre dernier alors qu'ils étaient encore en Ligue 2. L'entraîneur me voulait depuis un moment mais j'avais décidé de terminer mon contrat à Toulouse pour essayer de faire une bonne fin de saison. C'est ce qui s'est passé. Dès le début du Mercato, j'ai eu beaucoup de clubs de L2 qui m'ont appelé. En Ligue 1, j'ai eu Grenoble ainsi qu'un autre club (Ndlr : Caen) mais qui me demandait d'attendre. En Espagne, j'avais aussi un club qui me demandait d'attendre qu'il vende des joueurs.

Ce que vous ne souhaitiez pas ?
A partir du moment où j'ai eu l'entraîneur de Grenoble au téléphone et où il m'a dit qu'il voulait que j'apporte mon expérience, ce choix était légitime. Je me vois bien faire deux ans là-bas, avec un challenge intéressant mais qui sera compliqué pour ce club. Mais si Grenoble fait le recrutement que le coach m'a annoncé, ça peut permettre de se sauver, sans oublier le groupe en place l'année dernière qui va surfer un peu sur la confiance de la montée.

Que vous inspire cette volonté grenobloise de faire appel à plusieurs vieux briscards pour le retour du club en L1 (ndlr : Patrick Müller, Cédric Barbosa, Santos, Oruma et Isabey sont notamment annoncés) ?
Pour l'instant, aucun n'a signé. Alors est-ce que le premier qui signera enclenchera la venue des autres ? Je ne sais pas mais je sais qu'il cherche deux-trois noms de plus que ceux qui ont déjà été annoncés. On verra bien si ça se fait. En tout cas, j'ai vraiment l'impression que le club veut se maintenir et faire quelque chose. Donc dans un projet pour finir ma carrière, ça va être un pari super excitant. Très difficile aussi mais ce championnat est très dur pour tout le monde. D'après les échos que j'ai eus, il y a un très gros public à Grenoble donc j'espère qu'ils nous soutiendront toute l'année car nous n'aurons pas que des moments faciles.

Avez-vous senti un club avec beaucoup d'ambitions ?
Les ambitions, tu ne les as qu'à partir des résultats et de l'équipe en place. Il faudra créer une émulation dans ce groupe, cette ville et ce stade pour tenter de se sauver. Et si ça se passe bien, ça sera bénéfique pour tout le monde. J'ai toujours travaillé sur cette confiance envers les gens. Grenoble est un club qui me voulait absolument. L'entraîneur me voulait, les dirigeants aussi. Donc je ne me concentre que sur l'objectif Grenoble où je finirai sûrement ma carrière si le club se maintient. Le plus important pour moi est de rejoindre un club qui a vraiment envie que je vienne.

En signant pour la première fois dans un club promu, l'objectif est-il de donner du piment à votre fin de carrière ?
En fait, c'est surtout que je ne pensais pas finir comme ça à Toulouse car on m'avait promis certaines choses. Après, promu ou pas promu, mon objectif est surtout de bien finir ma carrière et surtout de la finir avec des gens qui me veulent absolument et avec lesquels je serai en confiance la plus totale. Ce qui permettra d'atteindre les objectifs. Avec Grenoble, je veux vivre une belle expérience et faire en sorte que le club se maintienne. Cela va être difficile pour tout le monde car Grenoble sera l'un des plus petits budgets, voire le plus petit. Mais c'est ça aussi qui me plaît : je n'ai jamais travaillé dans la facilité. Comme tout sportif de haut niveau, j'ai besoin de challenge. Et je suis tout à fait prêt à relever ce challenge.

Ce départ constitue-t-il une grosse bouffée d'oxygène après ce que vous avez vécu à Toulouse ces derniers mois ?
Très franchement, je l'espère. Car ce que j'ai vécu à Toulouse, je ne le souhaite à personne. Maintenant, je ne dis pas que je ne me sentais pas très bien avec le groupe. J'étais très bien avec tous les joueurs. D'ailleurs, je suis toujours en relation avec beaucoup d'entre eux. Je n'ai jamais eu de problème avec eux. Là, je suis toujours sur Toulouse et je serais très heureux de les rencontrer car en trois-quatre ans avec ce groupe, j'ai appris à les connaître. Il me tarde de les revoir car ce sont des gens que j'apprécie.

Pourquoi employez-vous des mots aussi durs alors ?

A partir du moment où quand tu arrives dans un club, on te dit que tu es une personne importante et qu'au bout d'un an, on ne te fait plus jouer sans que tu saches pourquoi… Ensuite, on te refait jouer, ça se passe bien mais on ne te refait plus jouer de nouveau. Puis on te refait jouer sur la fin. Et après, on t'explique que l'on s'est trompé sur certains trucs et que l'on aurait dû te faire jouer. A un moment, c'est difficile à vivre car je ne m'attendais pas à ça en arrivant de Marseille. Mais ça fait grandir. Cette saison, je vais tout faire pour jouer car je n'ai pas joué pendant trois-quatre mois alors que dans le même temps, l'entraîneur m'expliquait que je méritais de jouer. Malgré tout, je suis très heureux de partir de Toulouse avec le club en L1. Déjà parce que ma famille est supportrice et que les supporters le méritent. J'ai joué les cinq-six derniers matchs titulaire, ça s'est très bien passé et je suis très fier que nous ayons réussi à sauver le club. Mais cela n'empêche pas que j'ai vécu des moments très difficiles avant ça.


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